Quand je ferme les yeux
Quand je ferme les yeux et que j’ouvre mon grand livre favori des jours heureux au chapitre ‘’ Les Chats’’ j’y retrouve beaucoup de belles images qui seront toujours présentes à mon esprit. J'en partage qu'une petite partie avec vous car vous devez bien le savoir, les souvenirs sont assez nombreux.
La première rencontre
Ah! cette fameuse rencontre ... Papaya apeurée, Kiwi super excité et moi tellement contente de les réunir. Tout se passera en quelques secondes. Dès qu'ils sont réunis dans la même pièce, Papaya fait le gros dos rond, grogne, crache au visage de Kiwi juste avant de lui administrer son fameux coup de patte de la droite en plein sur le museau tandis que lui bondit par en arrière, agite la queue en tout sens et frétille des moustaches juste avant de lui sauter dessus….et tous les deux de partir à courir dans la maison sous les cris hystérique de Papaya. C’est le premier affrontement et plusieurs autres suivront sur plusieurs années. C’est simple, elle ne veut rien savoir de lui, tandis que lui passe son temps à la surprendre et la faire sursauter. Durant plusieurs mois Kiwi refusera que Papaya entre dans notre chambre et la reconduira 2 ou 3 fois par soir au sous-sol avant de venir se coucher sur notre lit. Par contre Papaya ne permettra jamais à Kiwi de monter sur le divan du salon car c’est elle seule qui peut regarder la télévision sur mes genoux. Kiwi deviendra donc un amateur de hockey et regardera de nombreuses parties au sous-sol en compagnie à Richard.
La vie de tous les jours
Pourtant, au fil du temps, ils ont fini par mieux se comprendre et ils ont trouvé une certaine forme d’entente. Papaya a cessé d’avoir peur de tout et Kiwi en vieillissant était moins excité. Petit à petit, j’ai commencé à les trouver couché sur le même lit, d’abord avec une certaine distance entre eux mais qui diminuait de mois en mois. De temps en temps ils couraient côte à côte la même petite balle ou ils allaient se cacher ensemble dès que la sonnette de la porte d'entrée se faisait entendre. Puis, à l’occasion je les voyais se bécoter le nez et se renifler le popotin, l’air heureux, lorsqu’ils se croisaient d’une pièce à l’autre. Si par malheur un chat du quartier venait flâner devant une fenêtre du sous-sol ou dans leur cour, ils unissaient leurs efforts et leurs miaulements pour protéger leur territoire et chasser l’intrus. C’est ensemble, avec le même regard, qu’ils arrivaient et s’installaient en face de moi lorsque c’était le temps de sortir la nourriture. À quelques occasions de grande frayeur, la tremblante Papaya n’hésitait pas à rejoindre Kiwi dans son panier et à se coucher collé sur lui. Plusieurs nuits nous avons dormi à 4 dans le lit, chacun à sa place, Kiwi ayant finalement accepté de partager notre chambre, notre lit et le bord de la fenêtre avec Papaya.
D’année en année je suis toujours contente de rentrer à la maison pour retrouver mes deux chats qui immanquablement viennent m’accueillir à la porte d’entrée. Nous avons nos habitudes, je revois Kiwi faire le tour de sa cour, matin et soir, et suivre Richard pas à pas dans l’espoir de faire un petit combat amical entre gars. Comment oublier les nombreuse fois ou Kiwi a eu la grande gentillesse de me ramener des oiseaux ou des mulots à la porte de la maison. De son côté, Papaya aimait courir après les écureuils qui heureusement pour eux trouvaient souvent refuge dans le pommier. Moi, j’aimais beaucoup brossé Papaya qui adorait cela et arrivait en courant lorsqu’elle me voyait sortir la brosse tandis que Kiwi se sauvait le plus loin possible de ce rituel de filles. Dès que l’occasion se présentait Papaya en profitait pour me piétiner le ventre ou les cuisses tandis que Kiwi me piétinait l’avant bras ou mettait son petit nez mouillé sur le mien tous les matins à 4 heures. Ils ont été de tous nos voyages en motorisé ou en auto et ils étaient de bons voyageurs.
Bien sûr, j’ai souvent eu peur de perdre Kiwi qui a eu plusieurs problèmes de santé, j’étais affolée lorsque Papaya ou Kiwi ont fait des fugues par la porte d’en avant. J’ai sacrifié des sorties, des rencontres ou des voyages à l’étranger parce que c’était impossible de les confier à d’autre personne à l’exception de 2 fois, au tout début ou ma belle-sœur Suzanne a eu la gentillesse de prendre la relève.
Aujourd’hui
Kiwi a survécu à peine 3 mois après le départ de Papaya avant d’aller la rejoindre.
J’imagine Papaya tellement surprise de le voir arriver qu’elle a dû lui donner son fameux coup de patte de la droite en plein sur le museau avant de lui bécoter le nez et de lui sentir le popotin…. et Kiwi est certainement content de retrouver sa grogneuse Papaya.
Aujourd’hui, quand je ferme les yeux j’entends très bien leurs ronrons et je serai toujours capable de distinguer leurs miaulements et de reconnaître leurs odeurs respectives.
Maintenant, je suis libre de tout mon temps, il n’y a plus de poils dans la maison, de litière à nettoyer, plus de temps perdu à les surveiller dans la cour, plus d’obligations à donner un médicament, plus de nourriture et d’eau à donner mais il y a un grand vide dans mon cœur et, je dois bien l'avouer, quelques larmes dans mes yeux car il n’y a plus de caresses à donner, de regards compréhensif à échanger, de complicité réciproque et de petites habitudes quotidiennes à partager.
Par contre, ils seront toujours présents dans mon cœur. Je pense sincèrement que Kiwi et Papaya ont eu une belle vie avec nous et nous aussi avec eux. Ce fût une expérience surprenante, enrichissante, attendrissante, émouvante, heureuse et satisfaisante du début à la fin mais …..
Ainsi va la vie avec ses peines et ses joies.
Kiwi 27 avril 1991 – 14 mai 2007
Papaya 25 octobre 1991 – 10 février 2007